Enfance
L’orthodontie préventive et orthopédique
Elle se réalise entre 6 et 10 ans et est destinée :
- à résoudre ou à réduire des malformations importantes qui peuvent avoir des conséquences :
- sur le développement ultérieur des maxillaires,
- sur les différentes fonctions oraux-nasales,
- sur l’épanouissement psychologique de l’enfant.
- à traiter tôt ce qui ne pourrait plus être réalisé plus tard.
- à empêcher des mauvaises habitudes (succion du pouce, tétée linguale, etc.) qui aggravent ou provoquent les malformations.
- à conserver, après perte de certaines dents de lait les espaces d’éruption des dents définitives, ce qui limite le traitement ultérieur d’alignement dentaire.
N.B. : L’« Evidence Based Medecine » (médecine basée sur la meilleure preuve scientifique) conseille, après des études rigoureuses utilisant de larges populations, de limiter les actes thérapeutiques orthodontiques précoces à ces catégories précitées.
Les décalages sagittaux :
I) Les décalages importants entre les maxillaires; empêchant la fermeture des lèvres, perturbant la déglutition, l’élocution, le positionnement lingual, favorisant les fractures incisives et souvent très inesthétiques (1 et 2)
II) Le décalage par «verrouillage » de la croissance du fait de relations entre les mâchoires qui empêche la croissance harmonieuse des maxillaires (FIG. 3 et 4).
Prognathie mandibulaire Blocage levé
FIG.3 b : le blocage est levé, une croissance plus harmonieuse peut se réaliser.
Placement d’un appareil multi-attache partiel avec des calles de surélévation postérieure. Articulé passé après 1 mois de traitement. Dépose après 6 mois.
Les décalages transversaux :
Une mâchoire supérieure trop étroite peut :
- entrainer des déviations latérales à la fermeture (articulé croisé)
- provoquer du stress fonctionnel à l’articulation temporo-mandibulaire.
- du fait que le palais est aussi contigu au plancher des fosses nasales, favoriser une insuffisance respiratoire nasale, et donc une respiration essentiellement buccale avec abaissement de la mâchoire inférieure, position basse de la langue et une réduction de la stimulation naturelle à la croissance du maxillaire
- diminuer l’espace nécessaire à l’éruption et au placement correct des dents sur la mâchoire
Le développement transversal du maxillaire se fait par « étirement » de la suture intermaxillaire. Ce qui n’est possible que jusqu’à ce que les berges osseuses s’interpénètrent et se « verrouillent » (FIG.5).
Sur la boite crânienne on appelle ces sutures « fontanelles ». Le développement transversal naturel est quelques fois insuffisant soit du fait d’un manque de stimulation (mastication insuffisante d’aliment trop mous par exemple) de facteurs de croissance héréditaires ou congénitaux ou encore d’habitudes ou manies (succion du pouce).
Avant expansion Après expansion
FIG.6b : après expansion, stabilisation par « grippage » du pas de vis, maintien 6 mois.
Articulé croisé
latéral droitAprès expansion
FIG. 6 d : après expansion rapide du maxillaire (1mois de traitement, 6 mois de stabilisation), rétablissement de rapports entre les mâchoires corrects. Le développement du maxillaire supérieur favorise le placement ultérieur des dents définitives et l’alignement des lignes médianes dentaires.
La gestion de l’espace
Le maintien des espaces, lors de la perte prématurée des dents temporaires (« dents de lait »), dans l’attente de l’éruption de la dent définitive de remplacement, constitue une stratégie « intelligente» de conservation de la place.
Cela évite que l’avancée des dents postérieures ne bloque le germe dentaire encore profond (FIG. 7).
FIG. 7 b : mainteneur d’espaces pour conserver l’espace de la deuxième Prémolaire.
L’augmentation de l’espace d’éruption par utilisation du la musculature labiale (« lip-bumper »FIG 8) peut aussi être un moyen simple de développer de la place pour l’alignement des dents chevauchées et l’éruption des dents « bloquées ».
La lèvre inférieure pousse sur le bandeau en résine et recule les premières molaires tandis que le fil latéralement écarte la musculature jugale, ce qui permet l’élargissement de l’arcade dentaire.
Le traitement des « Manies » :
Les « manies » concernent souvent des problèmes :
– de succion du pouce qui peuvent être dissuadés par des moyens simples et légers s’interposant entre le pouce et le palais et empêchant l’effet de succion (FIG.9).
– Les problèmes de déglutition sont eux souvent traités par logopèdes (orthophonistes) même si, dans certains cas, le décalage vertical (béance) ou sagittal est tel qu’une rééducation n’est pas possible sans une réduction de ce décalage permettant de meilleurs appuis à la rééducation orthophonique (FIG.10).
– Les dents ne supportant que mal les mouvements « aller-retour » un écran antérieur peut aussi servir de protection contre les pulsions nocives de la langue pendant le mouvement dentaire (FIG.11).
Mise en place d’une « grille » de protection pour empêcher la pulsion linguale contre les dents et permettre ultérieurement une fermeture prudente du diastème.